Sophie Thebault, metteuse en scène
Elle crée et dirige avec Niels Arestrup, l’École du Passage, de 1988 à 1992. Puis, elle met en place au Théâtre de la Renaissance une programmation à 18 heures, réservée à la création contemporaine. En 1992 et 1993, elle est l’assistante de Robert Cantarella qui met en scène Sourire des Mondes souterrains de Lars Noren et Terres promises de Roland Fichet. En 1992, elle met en scène Salle des fêtes de Philippe Minyana au Théâtre du Balcon (Avignon), puis en 1994 au Théâtre Le Botanique (Bruxelles) et en 1995 à la Ménagerie de Verre à Paris.
En 1996, elle crée la compagnie Les Tournesols et se consacre depuis à la mise en scène de textes contemporains. Elle dirige aussi des stages de formations professionnels autour de l’univers d’auteurs contemporains (Minyana, Renaude, Lagarce, Pommerat…).
Zaïra Benbadis, adaptatrice
D’abord comédienne, elle est formée au Conservatoire Supérieur d’Art Dramatique de Paris (1983-1986). Elle a travaillé au théâtre avec M. Laroche, P. Vial, J.P. Miquel, M. Ullussoy, D. Quehec, J. Savary, J. Champagne, D. Amar, M. Rebjock, S. Lhermite.
Elle a travaillé avec Sophie Thebault dans Derniers Remords avant l’oubli. Elle est également traductrice (anglais-français), de pièces contemporaines anglaises (Howard Brenton, notamment).
Elle a écrit l’adaptation des Entretiens avec Sophie Thebault.
Julie Goudard, assistante à la mise en scène
Comédienne et metteur en scène, Julie Goudard à débuté au « Grenier de Toulouse » avec M. Sarrazin, puis participe à de nombreux stages. Elle a été l’assistante de Blanche Salant sur le projet Roméo et Juliette. Elle a mis en scène Le Roi se meurt d’Eugène Ionesco et Le Balcon de Jean Genet.
Elle a fondé une compagnie théâtrale « Hybride compagnie ».
Jean-Paul Celea, créateur musique
Contrebassiste de formation classique, Jean-Paul Celea a également interprété de la musique contemporaine et depuis quelques années se consacre presque uniquement au jazz. Il est le créateur, avec François Couturier, du groupe « Passagio » (chez Label Bleu). Il a déjà plusieurs fois composé des musiques de scènes, soit pour le théâtre, soit pour la danse.
Ses compositions (extraits de « Passagio » L’Ibère), ont illustré Âmes Sœurs (en 1996).
Alexandre Rabory, scénographe
Avec une formation artistique à l’école d’art plastique de Paris et une formation de régisseur plateau au CFPTS, il participe à la conception et à la réalisation de scénographies pour des compagnies théâtrales, notamment pour Pétition de Vaclav Havel, au Théâtre du Rond-Point, Quitte pour la peur d’Alfred de Vigny, au Théâtre Mouffetard.
Il travaille avec Sophie Thebault depuis 1998.
Stéphanie Daniel, créatrice lumière
Formée au TNS, Stéphanie Daniel a travaillé avec de nombreux metteurs en scène dont Stanislas Nordey, Catherine Anne, Charles Tordjman, Claude Yersin, Denis Podalydès, Frédéric Belier-Garcia…
C’est sa première collaboration avec Sophie Thebault.
Les comédiens
Marion Bonneau, dans le rôle de Krista Fleischmann
Comédienne formée d’abord au « Grenier de Toulouse » par M. Sarrazin, puis à l’École Florent, par Isabelle Nanty, et chez Claude Mathieu, Marion Bonneau a travaillé au Théâtre avec M. Sarrazin, G. Hervier, D. Pompougnac, J.Y. Brignon, J.D. Monory.
Au cinéma, elle a tourné avec M. Kassovitz, L. Firode et J.D. Monory.
Depuis le début des années soixante-dix, j’ai interviewé Thomas Bernhard dans le cadre de diverses émissions culturelles de la télévision, rendu compte de ses livres et de ses pièces de théâtre. Ces entretiens, j’ai dû les obtenir de haute lutte : les premières années, j’ai souvent fait pour rien le trajet Vienne-Ohlsdorf. Par la suite, Bernhard a accordé de plus en plus d’attention à mon travail de journaliste. Son intérêt et ses encouragements, son approbation et ses critiques resteront toujours présents à ma mémoire.
Les interviews de Thomas Bernhard n’ont été présentés à la télévision que sous un aspect fragmentaire : déclarations et images étaient montées de manière à former un film, et l’on n’archivait que ce qui avait été diffusé. Le matériau restant n’a pas été conservé.
Thomas Bernhard n’a jamais voulu voir ni film ni extraits avant la diffusion. « Faites-en ce que vous voulez, disait-il, je me suis livré à vous, c’est maintenant votre responsabilité ».
Un grand réalisateur de cinéma était prévu pour faire le portrait de Thomas Bernhard à l’occasion de son cinquantième anniversaire. Lors d’une de mes visites à Ohlsdorf, Bernhard me raconta qu’il avait tout refusé et m’avait proposée, moi. Il avait dit aux responsables : « c’est Krista Fleischmann qui le fera, elle, je la connais, si je le fais, je ne le ferai qu’avec elle ».
Au début du tournage, Thomas Bernhard précisa clairement qu’il ne voulait pas de plan préétabli : « j’ai besoin d’un vis-à-vis agréable, dit-il, il faudrait stimuler mon imagination, laisser tourner mes pensées ; tout le reste viendra de soi-même ». Au caméraman, il demanda des images non conventionnelles, si possible de celles qu’on jette, et il me dit : « c’est à vous d’en faire un film ».
Krista Fleischmann
Patrick Lambert, dans le rôle de Thomas Bernhard
“Et en fait, si j’écris, c’est seulement, eh bien, parce que c’est désagréable, parce qu’il y a énormément de choses désagréables. Tout le monde a ça. Se lever, c’est déjà désagréable, n’est-ce pas. Et c’est nécessaire. En fait je n’écris que pour cette raison, que beaucoup de choses sont désagréables. Si tout était agréable, je ne pourrais probablement rien écrire, et du reste ce serait idiot d’écrire si les choses étaient agréables parce que l’agrément, il faut s’y abandonner, n’est-ce pas ? “
“Tout ce qui existe au monde est spectacle. Le Pape lui aussi est un grand acteur, hormis le fait qu’il a appris lui même une pièce médiocre, il est bien sûr un des plus grands acteurs de notre temps. C’est une pièce mondiale. Une sorte de cabaret, qui dégénère parfois en grand théâtre. Les puissants jouent toujours très bien ensemble.
(…) Moi, je n’apparais pas sur le grand théâtre du monde. Je suis quelque part dans les cintres, en haut, je tire quelque part avec les autres. On ne tire pas tout seul un décor, il y a des millions de gens qui tirent, mais ces quelques personnages sur le devant, eux, ils donnent leur comédie de salon.”
“J’entre lentement dans la méchanceté de la vieillesse. C’est aussi un des attraits de mes livres, il est certain qu’ils seront de plus en plus méchants. Espérons que je vivrais assez longtemps pour voir encore quelques épisodes, et puis encore quelques épisodes, il reste encore beaucoup d’épisodes importants que l’on pourrait décrire et que je veux décrire.”
“Moi, j’ai toujours été un homme libre, je n’ai pas de pension et j’écris mes livres d’une façon tout à fait naturelle, comme le cours de ma vie, dont je vous garantis qu’il est différent du cours de la vie de tous ces gens. Seul celui qui est véritablement indépendantpeut en fait bien écrireparce que quand vous dépendez de quoi que ce soit, ça se sent dans chacune de vos phrases.”
Thomas Bernhard
Il a, depuis 1977, joué au théâtre dans diverses compagnies : notamment avec J.P. Morby , J.L. Jeener, F. Delcy. Il a, entre 1986 et 1993, participé à la Ligue d’improvisation française en tant que joueur et Maître de Cérémonie.
Il a également joué sous la direction de Sophie Thebault, dans Encore une année pour rien de Christophe Pellet.